Installation



Déjeuner sous l’eau

Cette fresque collective vient de vivre sa toute première rentrée des classes !
Elle colore désormais les baies vitrées de la cantine de l'école maternelle Rabelais à Montrouge (92), pour des déjeuners, des goûters (maternelle) et des moments de récré (primaire) immergés !





This collective fresco has just experienced its first start of the school year!
It now colors the bay windows of the canteen of Rabelais nursery school in Montrouge (92), for some lunches, snacks (nursery) and breaks (primary) under water!






Au départ de ce projet sur-mesure, il y a eu la problématique d'un lieu :
La cantine de la maternelle dispose d'une grande surface vitrée donnant sur la cour de l'école adjacente. Les horaires de services du déjeuner de l'un et de la récré de l'autre étant les mêmes, les enfants se disaient dérangés et déconcentrés pour manger (frères et sœurs aînés venant les voir, grimaces, baies servant de buts...). Les stores présents faisaient donc office de séparation et restaient toujours déployés, forçant à allumer les néons à chaque repas. À ce rideau de fer faisait face une pièce plutôt impersonnelle sans autres fenêtres.
Il s'agissait de résoudre ce souci de vis-à-vis ainsi que d'apporter de la vie et de la couleur à cet espace délaissé de l'école.

Et une envie pédagogique :
Par mon intervention, je souhaitais que nous apportions une réponse collective et pérenne à cette problématique de la cantine. C'est ainsi qu'a débuté ce projet de fresque-vitrail réalisée par tous, pour tous.
À cela, j'ai voulu leur faire partager ma fascination pour le monde aquatique. L'un des objectifs principaux était l’émerveillement de la beauté de la nature afin d'en apprendre plus sur la biodiversité marine et d'échanger autour de la protection de ce milieu. Chaque étape de la réalisation de cette grande fresque a été prétexte à ouvrir/nourrir les discussions, sensibiliser et évidemment rigoler.

J'ai donc pensé et conçu cette illustration XXL spécialement pour cet espace (recto cantine et verso cour de récréation). Afin de les plonger dans cet univers marin, j'ouvrais les sessions d'atelier-fresque par des histoires, des chansons, des jeux, des beaux livres autour de l'océan et des petites infos sur les habitants des récifs. Les enfants m'ont accompagnée à chaque étape de réalisation (préparation/peinture/séchage/accrochage sur 3 baies vitrées).
En participant à l'ensemble de ce processus de création, ils ont aussi découvert une autre perception du temps. La patience, au regard de l'immédiateté de notre époque et surtout en étant un enfant (en apprentissage de la mesure du temps) n'a pas toujours été aisée.

The beginning of this tailor-made project to cope with the issue of a place:
Nursery school canteen has a large glass surface overlooking the playground of the adjacent school. Lunchtime for the youngest and breaktime for the oldest children overlapping, the eating children were complaining of being disturbed and distracted (elder brothers and sisters coming to see them, funny faces, windows as goals...). The blinds acted as a separation and remained deployed, thus fluorescent lights werealways turned on. Facing this iron curtain was an impersonal room with no other windows.
It was necessary to solve this overlooked issue as well as bringing life and color to this place of the school.

And an educational desire:
By my intervention, I wanted to provide a collective and lasting response to the problem of this place. This is how this stained glass fresco project began, created by everyone, for everyone.
I also wanted to share with all children my fascination for the aquatic world. One of the main goals was to amaze them with the beauty of nature in order to learn more about marine biodiversity and to talk aboutprotection of this environment. Each stage of realization of this great fresco was a pretext to discuss, to raise awareness and of course to laugh.

So I imagined and designed this XXL illustration especially for this space (inside canteen and outside playground). To immerse them in this marine universe, I opened workshop-fresco sessions with stories, songs, games, beautiful books about ocean and little details about reefs inhabitants. Children accompanied me at each steps: preparation, painting, drying, hanging on 3 bay windows.
By taking part in the entire creative process, they also discovered another time perception. Patience, given the immediacy of our time and especially being a child (learning to measure time) has not always been easy.





En quelques chiffres :
La fresque mesure 7,5m x 2m.
J'ai eu la chance d'accompagner 106 participants de près ou de loin (96 enfants de 3 à 6 ans et 10 adultes).
Il aura fallu près de 300 L de peinture pour vitre, plus de 800 heures de travail sur plus d'un an et énormément de temps de séchage !

Je remercie infiniment l'équipe pédagogique de l'école maternelle Rabelais qui a rendu ce projet possible et m'a aidée dans la mise en place des phases de médiation et d'atelier. J'ai adoré développer ce projet à vos côtés !
Merci aussi tous les enfants, à votre énergie et enthousiasme sans limite !


Key figures:
The fresco measures 7.5m x 2m.
I had the chance to work with 106 participants (96 children from 3 to 6 years old and 10 adults).
It took nearly 300 L of window paint, more than 800 hours of work over more than a year and a lot of drying time!


Big thanks to the educational team of the Rabelais nursery school who made this project feasible and helped me in setting up mediation and workshop phases. I loved developing this project with you!
Thanks also to all the children, to their boundless energy and enthusiasm!


2022





Exil

Mes diverses recherches et rencontres m'ont fait constater l'omniprésence de métaphores liquides pour parler des flux migratoires (frontières poreuses, marée humaine qu'il faut canaliser, un afflux de migrants qui se déverse...). Ces mises en mots et en images constituent des dispositifs rhétoriques qui saturent les discours et les représentations.

Pour mon projet plastique, j'ai souhaité continuer de relater un parcours métaphorique. Mes premières recherches se sont concentrées sur
la représentation de l'exil et les différents modes de narration.

Mes diverses expérimentations m'ont amenée à intégrer le personnage, anonyme exilé, dans une narration graphique. Il y est toujours question de fragmentation du parcours et de l'identité, mais ici, l'exil s'inscrit dans une errance. On ne sait ni d'où il vient ni où il va. Au fil du récit, on le voit évoluer physiquement et psychiquement. Tout se délite, lui comme ce qui l'entoure.
J'utilise cette narration comme un moyen de poser un autre regard sur le phénomène migratoire et l'exil. J'envisage la fiction, la métaphore et l'imaginaire comme un possible pour pousser à la réflexion de manière plus douce sans pour autant imposer un discours péremptoire.


Projet de DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique)




My several researches and encounters made me realize that liquid metaphors referring to migratory flows are omnipresent (porous borders, human flood, inundation, migratory wave...). Actually, these words and imageries constitute rhetorical tools and saturate both speeches and representations.

In my plastic project, I have wished to still talk about a metaphoric process. First, I have worked on the exile representation. Then, I have questioned myself on different readings and narrative forms.

These experiments have led me to integrate the character, an anonymous exile, into a graphic narration. It is still a question of process and identity fragmentation. Exile enters into wandering. We don't know where he comes from or where he goes. In the story, we can see him progressing physically and psychologically. Identity fragmentation also alters the overall landscape that becomes totally unreal. I am using this narration as a way of having a different perception of the migratory phenomenon and exile. I consider fiction, metaphor, imaginary as an invitation to think.


Diploma project (DNSEP - Master’s degree)

2018


Mes expérimentations, autour de la représentation de l'exil, ont donné lieu à de nombreux dessins autonomes que j’ai organisé en trois parties, en trois suspensions : la fragmentation, la liquéfaction et le personnage dans le paysage, tant pour évoquer la fragilisation de l'identité que l'évolution des espaces traversés. Le paysage est ici le non-lieu dans lequel erre le personnage. Il avance dans un lieu transitoire en pleine rupture spatio-temporelle.
My researches about exile representation lead me to make a lot of independent drawings. I organized them in three parts, three hangings: fragmentation, liquefaction and the character in the landscape.
I allude to identity breakdown and to landscape evolution. He progresses in a transitional space.


Ci-dessus : Fragmentation, Liquéfaction et Paysage
Above: Fragmentation, Liquefaction and Landscape




Questionner les différents modes de narration m'a amenée à investir le corps du spectateur. En tournant autour de ces blocs, une lecture par le corps s'initie. On éprouve alors visuellement et physiquement cet individu fragmenté, fragilisé par son parcours.


By questioning the different narrative moods, I try to invest the body of the spectator. By turning around these blocks, a body reading starts. We can feel visually and physically this fragmented person, weakened by his journey.







Ci-contre : acrylique sur medium - échelle humaine
Opposite: acrylic on MDF - human scale
J'ai divisé la narration graphique en cinq périodes : la marche et ses épreuves physiques, la rencontre avec un groupe, la solitude, le souvenir et la déformation de sa réalité. Pour chaque période, il y a le chemin de fer simplifié de la narration, en masses et tracés noirs, ponctué de quelques dessins finaux, les plus grands avec de la trame. Par cette narration, je me suis beaucoup questionnée quand au rythme.


Un grand merci à Raphael Urwiller (tuteur plastique) et Emmanuel Cyriaque (tuteur théorique) pour leur suivi et la richesse de nos échanges.


Projet exposé :
« OP Exposition collective de jeunes designers, artistes, plasticiens, jardiniers, spéléologues, bricoleurs, urbanistes ! » à L’OpenBach (Paris) en juin 2018.
« Jeunes Designers » au Théâtre d'Orléans en septembre 2018.
I divided my graphic narrative in five periods: walk and physical trial, group meeting, lonliness, memory, reality distortion.
Each period is composed by a simplify storyboard (in black) and some final drawings (in color).





A big thank you to Raphael Urwiller (plastic tutor) and Emmanuel Cyriaque (theoretical tutor) for their supports and our great discussions.


Exhibitions:
“OP Collective exhibion of young designers, artists, gardeners, speleologists, DIY enthusiasts, town planers!” at L’OpenBach (Paris) in june 2018.
“Young Designers” at Orléans’ Theater in september 2018.